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Au charbon

Lutte ouvrière à Lens: «Il faut se mettre en pétard»

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La formation trotskiste fait peu de cas de l’absence d’élections avant 2024 et de sièges à l’Assemblée. Le parti réclame depuis des décennies une révolution du monde ouvrier qui ne passe pas par les institutions.
Un militant de Lutte ouvrière en pleine discussion, à Lens, le 26 juillet. (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
par Baptiste Farge
publié le 10 août 2022 à 7h37

A 75 ans, Maurice Illy n’en a pas fini avec la politique. Membre de Lutte ouvrière (LO) depuis mai 1968, il traverse de bon matin les rues de Lens (Pas-de-Calais) à la recherche de ses camarades militants. Les troupes du parti d’extrême gauche sont mobilisées depuis le début du mois de juillet partout dans l’Hexagone. Leur agenda est plein jusqu’à fin août.

«On fait campagne quand il y a une élection, mais ça ne nous empêche pas de militer le reste du temps», sourit le retraité, alors même qu’aucune échéance électorale n’est prévue avant les européennes de 2024. Durant les législatives et la présidentielle, la formation trotskiste n’a pas brillé : aucun siège obtenu à l’Assemblée (le parti n’en a jamais eu) et une triple candidate à la présidentielle, Nathalie Arthaud, porte-parole de la formation trotskiste, en queue de peloton (0,6 %).

Pas un problème pour Maurice Illy. Cet ancien enseignant de la région pense, conformément aux idées révolutionnaires de son mouvement, que le changement viendra de la «force sociale des travailleurs» et non des institutions. Façon de relativiser l’importance des élections. «Il faut se mettre en pétard. En 1968, il y avait des millions de grévistes