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Libération
Enquête interne

Lydia Guirous, ex porte-parole de LR, accusée de management toxique à la préfecture de Gironde

La préfète à l'égalité des chances de Bordeaux fait l’objet d’une procédure de licenciement, selon le journal «Sud Ouest».
Lydia Guirous, en septembre 2023 à Bordeaux. (REA)
publié le 25 janvier 2025 à 19h37

Lydia Guirous, ancienne porte-parole du parti Les Républicains, fait l’objet d’accusations de «management toxique» au sein de la préfecture de la Gironde, a appris l’AFP samedi auprès du syndicat FO et du ministère de l’Intérieur qui a engagé une procédure de licenciement, confirmant une information du journal Sud Ouest.

Nommée en 2023 à Bordeaux à un poste nouvellement créé de préfète déléguée à l’égalité des chances, l’ancienne responsable politique est visée par six signalements pour risques psychosociaux, a précisé Force Ouvrière. Un compte rendu du rapport d’un médecin du travail, révélé par et Sud Ouest et consulté par l’AFP, fait état d’un «management toxique» et d’un «risque suicidaire avéré» parmi des agents.

«Le préfet, en lien avec le ministère de l’Intérieur, a pris les mesures de protection et de sauvegarde des personnels», a déclaré à l’AFP la préfecture de la Gironde, selon laquelle les subordonnés de Lydia Guirous ont été directement rattachés au préfet. Le ministère de l’Intérieur a indiqué pour sa part à l’AFP avoir engagé une procédure de licenciement à l’encontre de l’ancienne porte-parole de LR. Le retrait de son statut de préfète est soumis, lui, à une éventuelle décision en Conseil des ministres.

Guirous veut «rétablir la vérité»

Dans un communiqué transmis au journal Sud Ouest, Lydia Guirous répond avoir «toujours porté la plus grande attention à [ses] équipes», réclamant une «procédure contradictoire» pour «rétablir la vérité». «J’ai alerté à plusieurs reprises sur la situation difficile, conséquence de la création de mon poste sans moyens dédiés. Sans obtenir de réponse. Il est difficile d’accepter qu’après tant d’alertes, on me rende responsable de tous les maux», s’est-elle défendue.

Lydia Guirous, 40 ans, née à Tizi-Hibel (Algérie), avait été candidate aux législatives 2012 à Paris sous l’étiquette du Parti radical, avant de rejoindre Les Républicains (ex-UMP) avec la bénédiction de l’ancien président Nicolas Sarkozy. La jeune femme d’origine kabyle est ensuite devenue porte-parole de ce parti à deux reprises − une «erreur de casting», comme le qualifiera notre éditorialiste après son premier départ en janvier 2016 – puis chroniqueuse, sur la chaîne d’extrême droite CNews ou sur Sud Radio.

En 2023, profitant d’une réforme de la haute fonction publique visant à ouvrir l’administration préfectorale à d’autres profils, la quadragénaire, adepte des polémiques anti-voile et également essayiste, a été nommée en Gironde. Peu après, elle a été épinglée par le Canard Enchaîné pour avoir «mobilisé» le personnel du rectorat de Bordeaux pour inscrire ses deux enfants dans des écoles girondines, mais aussi leur trouver des activités extrascolaires.