C’est formidable, et plus si courant en politique, d’avoir de la mémoire et le sens de l’histoire. Jean-Luc Mélenchon en a. Et quand il s’agit de l’Amérique latine, continent cher à son cœur, le premier des insoumis, admirateur de toutes les tentatives révolutionnaires ou démocratiques progressistes de la courte histoire sud-américaine, sa sensibilité d’homme de gauche est à fleur de peau. Mais avoir de la mémoire, visiblement ne prémunit pas contre l’anachronisme ou l’amalgame douteux.
Jean-Luc Mélenchon nous en a encore fait un, bien embarrassant, lundi 11 septembre, cinquante ans jour pour jour après le renversement du président socialiste chilien Salvador Allende par les putschistes pro-Pinochet. Il a tout simplement affirmé que «c’est sur la base du coup d’Etat de Pinochet que les Chicago boys ont pu commencer leurs expériences sur le dos du peuple chilien. Et que les ayant menées ensuite, elles ont été répandues dans le monde entier. Ce que nous sommes en train de célébrer c’est le début de notre lutte contre cette politique. Et nous la continuons ici même contre ceux qui la prolongent, Macron, Borne ont pour nous le même visage bestial commencé à Santiago du Chili».
Les concepteurs de ce qui fut appelé le «miracle chilien»
Il faut analyser cette déclaration. Jean-Luc Mélenchon fait de la dialectique abusive et poursuit des