Certains font des danses de la pluie en espérant qu’adviennent des jours meilleurs. Emmanuel Macron et ses troupes, eux, voient leur salut dans le «dernier kilomètre». Psalmodiée depuis 2017, l’expression désigne les ultimes pas à accomplir pour que les mesures promulguées depuis Paris deviennent vraiment palpables dans la vie quotidienne des Français. Le président de la République en est convaincu : le manque d’agilité de l’Etat ralentit ses décisions et entrave son bilan. «Je considère que la crise démocratique dont on parle souvent vient de là : d’une crise de l’action publique qui est avant tout une crise d’efficacité face aux bouleversements du monde», discourait-il devant la fine fleur du monde administratif le 8 avril.
Ce n’est donc rien de moins qu’une «révolution culturelle» – l’expression est encore de Macron – qui serait présentée ce mercredi matin en Conseil des ministres avec l’adoption d’un projet d’ordonnance réformant la haute fonction publique. Suppression des grands corps des inspections générales, disparition du statut particulier des préfets, remplacement de l’ENA par un Institut national du service public… Autant de mesure