En politique, la façon d’aller vers son but dit beaucoup du but lui-même. Le retour du macronisme à la hussarde, à propos de la réforme des retraites, efface toutes les bonnes intentions, toutes les promesses d’horizontalité, tous les «j’ai changé» de l’après présidentielle. Ce n’est pas l’éditorialiste pinailleur de Libé qui le dit mais François Bayrou, le premier macroniste, qui l’affirme sans ambages dans le Parisien de dimanche. Bienvenue au club des macronologues dubitatifs et un peu perdus, cher François Bayrou. On avait déjà du mal à définir le macronisme, à déceler, au gré de ses variations, le sens du discours présidentiel, le but de ce mouvement né subitement en 2016 pour «révolutionner la politique», bref on ne savait déjà pas où allait le macronisme. Voilà maintenant – avec la question emblématique des retraites – que l’on ne sait même plus comment il y va.
Réformer dans un consensus minimum
Avant l’été, Emmanuel Macron prenait acte de la crise de la représentation qui pouvait virer en crise démocratique. Il prenait aussi conscience de l’horizon politique probable du pays, après lui : le lepénisme au pouvoir. Le taux d’abstention, le ton général de la campagne, la somme des votes protestataires, l’élection du président par défaut, l’absence de majorité absolue pour le camp présidentiel, l’incapacité d’En ma