Empêtré en France dans une crise politique qu’il a lui-même provoquée, Emmanuel Macron s’envole ce jeudi pour les Balkans avec son costume favori : celui de VRP de la grande industrie française, armement et nucléaire en tête. Et peu importe qu’en pleine guerre en Ukraine, le client soit l’un des seuls pays d’Europe à afficher sa proximité avec la Russie de Vladimir Poutine. Peu importe également qu’après plus de douze ans d’exercice du pouvoir par le national-populiste Aleksandar Vucic, la démocratie serbe soit à terre, et que les pays voisins s’alarment régulièrement de ses discours menaçants. Business avant tout.
Les diplomates des deux pays ont mis en avant les questions du dialogue avec le Kosovo et de l’intégration de la Serbie à l’Union européenne – le pays est candidat depuis 2012 – mais c’est évidemment la signature de certains contrats qui monopolise l’attention. Vinci et Suez font déjà des affaires à Belgrade, et la venue d’Emmanuel Macron devrait lancer celles d’EDF, avec une potentielle construction de centrale nucléaire, et surtout celles de Dassault Aviation. Aleksandar Vucic a annoncé l’achat de douze Rafale pour un montant de trois milliards d’euros. La vente a été officialisée ce jeudi soir : Belgrade devrait recevoir d’ici 2029 neuf Rafale monosiège et trois biplace.
Un discours revanchard sur le Kosovo
L’atterrissage des avions