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Macron s’engage sur la mémoire des quartiers populaires et rode son récit anti-CNews

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Selon nos informations, le chef de l’Etat a donné son feu vert à la création d’un «groupement d’intérêt scientifique» sur la mémoire des quartiers populaires. Un «chantier présidentiel» qui doit s’inscrire dans une stratégie de riposte aux positions de l’extrême droite.
Emmanuel Macron, en novembre. Le 4 décembre, des participants à «la marche des Beurs» ont l'ont rencontré une bonne heure. (Damien Meyer/AFP)
publié le 9 décembre 2023 à 10h05

La salle des fêtes de l’Elysée, les coupettes, les petits fours ? Merci, mais pas pour eux. Lundi 4 décembre à 17 heures, c’est dans une annexe du Palais, avenue de Marigny, que d’anciens participants à la Marche pour l’égalité et contre le racisme, surnommée «la marche des Beurs», ont rencontré Emmanuel Macron, accompagnés d’un collectif de militants et d’historiens réclamant une vaste étude mémorielle sur l’histoire des quartiers populaires. «C’était une réunion de travail et pas une cérémonie officielle. L’Elysée a joué le jeu. Il n’y avait pas de presse à la sortie», approuve le père Christian Delorme, figure de la marche organisée en 1983 en réaction à une bavure policière à Vénissieux. L’invitation a fait débat chez les pionniers du mouvement. Certains, comme Djamel Atallah, ont décliné, protestant dans une lettre ouverte contre la loi sur l’immigration du Président et des «reculs importants» frappant les habitants des quartiers populaires.

Ce lundi-là, Emmanuel Macron n’est pas en terrain conquis. Dans l’assistance, l’historienne Naïma Huber-Yahi et le militant associatif Salah Amokrane ont été échaudés par le remaniement ministériel de juillet. La mission de commémoration du quarantième anniversaire de la Marche que leur avait confiée le ministre de la Ville et du Logement, Olivier K