Peur de ne pas pouvoir remplir votre piscine cet été ? De devoir vous passer de golf à cause des restrictions d’eau ? Le Rassemblement national a la solution. Le 20 juin, le député du Var, Philippe Schreck, et cinquante de ses collègues de groupe ont déposé à l’Assemblée une proposition de loi visant à suspendre l’obligation de construction de logements sociaux dans les territoires frappés par la sécheresse. Le rapport entre les deux ? Il n’y en a pas vraiment. Mais il faut bien trouver une raison : Philippe Schreck est contre les «quotas». C’est «discrétionnaire, cela ne tient pas compte des particularismes de certains territoires», justifie-t-il. «L’accumulation massive et contrainte de nombreux logements collectifs dans un contexte de stress hydrique ne fera que renforcer la problématique de déficit d’approvisionnement en eau potable», peut-on quand même lire dans les motifs ampoulés de sa proposition de loi.
Pour anecdotique qu’elle soit, la mesure lepéniste n’en révèle pas moins une constante du parti d’extrême droite : l’image sociale du RN est largement usurpée. Elle n’est qu’un miroir aux alouettes fait de quelques propositions emblématiques à destination des classes populaires (retraite à 60 ans pour les actifs ayant commencé à travailler avant 20 ans, baisse de la TVA sur les carburants ou certains produits alimentaires…). Ces idées, dont l’efficacité fait débat chez les économistes, masquent un programme globalement plus souriant aux citoyens f