Le Sénat a longtemps eu la dent dure contre le macronisme. Repère de «l’ancien monde», dominé par la droite et le centre, le palais du Luxembourg a laissé un goût amer aux fidèles du Président, cuisinés lors de médiatiques commissions d’enquête, comme sur l’affaire Benalla ou le fonds Marianne. Mais l’intransigeante forteresse anti-Macron va changer d’habits pour jouer, le temps d’une saison budgétaire, le partenaire privilégié du gouvernement Barnier. C’est à l’Assemblée que se poursuivra, lundi, l’examen du projet de loi de finances pour 2025 ; mais c’est sur le Sénat, qui en débattra pour quinze jours à compter du lundi 25 novembre, que compte l’exécutif pour aboutir à une copie à son goût.
«Le Sénat va jouer un rôle qu’il n’a jamais eu sous Emmanuel Macron, s’enorgueillit aujourd’hui Loïc Hervé, vice-président centriste de l’institution. On va voir jusqu’où le Premier ministre veut aller dans le débat, mais le vrai examen du budget va avoir lieu chez nous.» Une conseillère macroniste au Palais-Bourbon livre la bande-annonce : «Au Sénat, c’est une majorité Barnier-compatible. Ç