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Et si la solution se trouvait tout simplement dans le célèbre discours de Bayeux ? Le 16 juin 1946, le général de Gaulle prend pour la première fois la parole depuis son tonitruant «je fous le camp» de janvier de la même année. Le Parlement de la Libération penchait très largement à gauche mais le spectre du morcellement partisan et de l’instabilité pointait. A Bayeux, le chef de la France libre prononça un court discours pour détailler l’esprit et, à gros traits, la lettre des institutions qu’il pensait nécessaire pour la France. C’est ce discours qui servira de matrice ou de note d’intention à l’équipe de juriste réunie autour de Michel Debré, douze ans plus tard, pour rédiger en un été, le texte de la Ve République.
Aujourd’hui, en situation de blocage, pourquoi ne pas se référer à ce discours visionnaire ? D’autant que pour le général de Gaulle en 1946, comme pour les rédacteurs du texte de 1958, l’idée que l’Assemblée nationale dégage des majorités absolues, simples et cohérentes, n’était pas du tout évidente. Voilà pourquoi de Gaulle prono