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Libération
Extrême droite

Malgré son interdiction, le festival de metal néonazi «Call of Terror» s’est tenu en Isère

Malgré son interdiction dans cinq départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’événement s’est tenu à Vezeronce Curtin, un village d’Isère, samedi 24 février. Les organisateurs risquent jusqu’à six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende.
(Call of Terror)
publié le 25 février 2024 à 12h02

On ne peut pas dire qu’on ne l’avait pas vu arriver. Dès le 27 janvier, Libération faisait état de la préparation d’un festival de black metal néonazi intitulé «Call of Terror» en Auvergne-Rhône Alpes. Malgré son interdiction dans cinq départements de la région, l’événement s’est tenu contre l’avis des autorités à Vezeronce Curtin, un village d’Isère, samedi 24 février, date anniversaire de la création du NSDAP par Adolf Hitler.

Annoncé sur les réseaux sociaux sans autre indication de lieu que «Région Rhône Alpes», l’événement avait été interdit dans cinq départements, dont l’Isère, car «proche de l’idéologie néonazie» et afin de «prévenir toute atteinte à l’ordre public», a rappelé la préfecture dans un communiqué. Les autorités ont appris «vers la fin d’après-midi» que le concert interdit se tenait en fait à Vezeronce Curtin «dans une salle communale qui avait été louée à un particulier sans que la commune ne connaisse le motif ou la nature de ce rassemblement» interdit dans le département, a indiqué la préfecture.

L’organisateur du festival «Call of Terror» s’est vu notifier par la gendarmerie l’arrêté d’interdiction mais «a refusé d’en respecter les termes», selon la même source. La gendarmerie a alors été déployée pour mener des contrôles systématiques autour du village. Cinq points de contrôles ont été mis en place par la gendarmerie sur les principales routes d’accès à cette commune de 2 000 habitants, à moins d’une heure de route de Lyon, un des fiefs de l’ultradroite.

Des groupes faisant l’apologie du Troisième Reich

Ces «contrôles systématiques» sont menés en vue «des poursuites qui pourront être engagées contre les organisateurs ou les participants», selon la préfecture. Les organisateurs risquent jusqu’à six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende et les participants une contravention de quatrième classe, passible de quelques centaines d’euros au plus.

Le festival annonçait en tête d’affiche le groupe polonais Graveland, connu «pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich» et d’autres, comme Leibwätcher (gardes du corps, en allemand), nom qui fait référence à la division SS chargée de la protection rapprochée d’Adolf Hitler. Graveland s’était déjà produit en France en 2016 lors d’un festival de «metal viking». Lors de son passage sur scène, de nombreux saluts nazis avaient été constatés dans la foule.

Cela fait quatre ans que le «Call of Terror» était en sommeil, après les premières éditions organisées entre 2017 et 2020. Ces événements se sont tous tenus dans la grande région lyonnaise, en Auvergne-Rhône-Alpes. A la manœuvre, selon une autre source au fait de cette mouvance : des réseaux liés aux suprémacistes du mouvement Hammerskins France, émanation d’un gang néonazi américain violent dont la branche allemande, très connectée à ses homologues français, vient d’être interdite.