«Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement», écrivait Missak Manouchian à sa femme, Mélinée, avant d’être fusillé le 21 février 1944, avec 21 de ses camarades de l’armée des ombres – et trois lycéens bretons – dans la clairière du Mont Valérien. Quatre-vingts ans plus tard, le résistant apatride, communiste, rescapé du génocide arménien, a été entendu : mercredi 21 février 2024, il entre au Panthéon.
Avec Mélinée, morte en 1989 et inhumée comme lui au «carré des fusillés» du cimetière d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le héros de l’Affiche rouge, un tract de propagande nazie, reposera dans le caveau XIII de la nécropole de la rue Soufflot, aux côtés de Maurice Genevoix et Joséphine Baker – panthéonisés, comme Simone Veil, par Emmanuel Macron. Une plaque mentionnera les noms des membres du «réseau Manouchian», honorés symboliquement avec lui, et trois vers d’Aragon : «Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant /Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir /Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.