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Hommage

Manouchian au Panthéon : entrez aussi les résistants communistes

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Missak et Mélinée Manouchian font leur entrée parmi les «grands hommes» mercredi 21 février, quatre-vingts ans après la mort des membres de l’Affiche rouge. Un hommage sur fond de débat, certains intellectuels regrettant un emballement médiatique qui «glamouriserait» le couple de combattants.
Missak Manouchian (1906-1944) et sa femme, Mélinée Manouchian (1913-1989). (DT)
publié le 19 février 2024 à 15h54

«Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement», écrivait Missak Manouchian à sa femme, Mélinée, avant d’être fusillé le 21 février 1944, avec 21 de ses camarades de l’armée des ombres – et trois lycéens bretons – dans la clairière du Mont Valérien. Quatre-vingts ans plus tard, le résistant apatride, communiste, rescapé du génocide arménien, a été entendu : mercredi 21 février 2024, il entre au Panthéon.

Avec Mélinée, morte en 1989 et inhumée comme lui au «carré des fusillés» du cimetière d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le héros de l’Affiche rouge, un tract de propagande nazie, reposera dans le caveau XIII de la nécropole de la rue Soufflot, aux côtés de Maurice Genevoix et Joséphine Baker – panthéonisés, comme Simone Veil, par Emmanuel Macron. Une plaque mentionnera les noms des membres du «réseau Manouchian», honorés symboliquement avec lui, et trois vers d’Aragon : «Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant /Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir /Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.