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Peut mieux faire

Manque de parité aux législatives 2024 : la droite et l’extrême droite passent à la caisse

Le décret de financement des partis, paru jeudi 4 septembre, confirme que la plupart des partis n’ont pas présenté autant de femmes que d’hommes aux dernières législatives. Le RN et le LR sont particulièrement concernés. Le PCF aussi, blâmé de son côté pour avoir présenté plus de femmes que d’hommes.

Lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 7 août 2025. (Telmo Pinto/NurPhoto. AFP)
Publié aujourd'hui à 16h32

Ne pas miser sur des femmes candidates, ça finit par coûter très cher. Le décret qui répartit les aides financières publiques octroyées aux partis ayant participé aux élections législatives en 2024 a été publié, jeudi 4 septembre, et avec, le montant des pénalités infligées pour non-respect de la parité. Résultat, dans la lignée des précédentes législatures, la droite et l’extrême droite ont été les plus mauvais élèves : l’Union des droites d’Eric Ciotti, Les Républicains de Bruno Retailleau et le Rassemblement national de Jordan Bardella sont les plus lourdement sanctionnés. Exception au machisme représentatif de ce côté-ci de l’échiquier, le parti Debout la France, qui rejoint La France insoumise et le Parti socialiste dans les rangs des partis ayant présenté quasiment autant de candidates que de candidats en juin 2024.

Le PCF pénalisé pour avoir surreprésenté les femmes

Premier sur le podium des médiocres avec seulement 11 femmes pour 52 hommes dans le cadre de son accord électoral avec le RN, l’UDR a écopé d’une pénalité considérable, environ 1,4 million d’euros. Suivi des Républicains, avec un peu plus d’1 million d’euros d’amende, pour avoir présenté 90 hommes de plus que de femmes (178 contre 88). Le RN, de son côté, a perdu plus de 800 000 euros avec ses 239 candidates et ses 264 candidats. Renaissance et Horizons s’en sortent péniblement mieux, avec 300 000 euros de pénalité. Un comble pour le parti d’Emmanuel Macron, qui avait proposé, lors de sa campagne en 2017, d’augmenter le montant de la pénalité pour les partis qui ne respecteraient pas la parité.

La gauche passe aussi à la caisse : les Ecologistes ont présenté 43 femmes et 48 hommes, un écart qui leur coûte 150 000 euros. Le PCF devra aussi s’amender, mais pour les raisons inverses : il est le seul parti à avoir présenté plus de femmes que d’hommes (35 contre 32). Le parti d’extrême gauche Lutte ouvrière aussi, avec douze hommes de plus que de femmes, a été pénalisé – la loi valant pour le nombre de candidats inscrits et non pour le nombre d’élus, le parti est concerné, quand bien même il n’a fait élire personne aux dernières législatives.

64 millions d’euros d’aide publique

Cette année, le montant des aides de l’Etat attribuées aux partis a été fixé à un peu plus de 64 millions d’euros. Ce financement, crucial pour limiter l’influence de l’argent privé, est réparti entre les partis en fonction du nombre de voix obtenues aux législatives de 2024. Sauf que la loi sur la parité, votée en 2000, pénalise financièrement les partis qui n’ont pas présenté autant de femmes que d’hommes, avec un écart toléré de 2%.

Avec ses 9 millions de voix, c’est le Rassemblement national qui obtient la plus grosse part du gâteau : 10 millions d’euros d’aide publique, déduction faite de l’amende. Exempts de pénalités financières, La France insoumise et le Parti socialiste ont respectivement récolté 4 et 3 millions d’euros, tandis que l’UDR ne se retrouve qu’avec… 33 000 euros. La deuxième partie de l’aide publique, calculée à partir du nombre d’élus siégeant au Parlement, lui permet de toucher 600 000 euros de la part de l’Etat.