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Marche contre l’antisémitisme : en n’excluant pas le RN, le patron du PS créé des remous à gauche

Invité sur Radio J ce dimanche 5 novembre, le député de Seine-et-Marne a évoqué une grande manifestation contre l’antisémitisme, ne refusant pas la présence du RN à certaines conditions. Ce qui a fait grincer les insoumis et quelques membres de son parti.

Le premier secrétaire du Parti socialiste français, Olivier Faure, avant une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 12 octobre 2023. (Ludovic Marin /AFP)
Publié le 05/11/2023 à 17h07

Grand appel et petit couac. Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a appelé ce dimanche 5 novembre «toutes les forces politiques» à un rassemblement contre l’antisémitisme, dans un contexte de montée des actes antisémites en France depuis l’attaque du 7 octobre du Hamas en Israël. «J’appelle toutes les forces politiques à dire qu’il n’est pas possible qu’il y ait le moindre acte ou la moindre parole antisémite en France, que les Français juifs ne peuvent pas être tenus pour responsables d’actes qui ont été commis par d’autres juifs ailleurs dans le monde», a déclaré Faure au micro de Radio J au lendemain d’une journée de manifestations en soutien de la Palestine à laquelle tous les partis de gauche ont participé.

Interrogé sur la présence du Rassemblement national, le Premier secrétaire du PS a déclaré que l’invitation leur était également destinée, sous certaines conditions : «Si le RN veut bien répondre à cet appel et faire en sorte de couper avec sa propre histoire et une partie de ses élus». «Deux conditions qui ne sont pas près d’être remplies» a précisé dans la foulée l’entourage d’Olivier Faure qui rappelle que «le RN tire ses racines de l’antisémitisme rendant sa présence incompatible avec la marche initiée par le PS».

«Quelle déchéance»

A peine émise, l’hypothèse de cette marche a entraîné de vives critiques de LFI, en froid avec le PS depuis que ces derniers ont annoncé un moratoire de la Nupes. Depuis Strasbourg où il tenait ce dimanche une conférence, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon a prévenu qu’il «n’[irait] jamais à une manifestation avec le Rassemblement national». «Olivier Faure propose une initiative contre l’antisémitisme à un parti fondé par des SS. Quelle déchéance ! Après avoir défilé avec les factieux d’Alliance contre la Justice, il sera bientôt bras dessus bras dessous avec l’héritière Le Pen… tout se tient», attaque, de son côté, le député LFI Aurélien Saintoul sur X (anciennement Twitter).

Au sein du PS, cette non-exclusion de principe du RN fait tousser. «Accepter de se rassembler avec le RN serait une grave faute», estime le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. Mais, une fois n’est pas coutume, le principal opposant interne du Premier secrétaire dit «[soutenir] cette initiative». «Toutes celles et ceux qui combattent l’antisémitisme, et toutes les formes de racisme, doivent être unis», écrit-il sur X.

«Cherchons à faire en sorte que toute la gauche, toute la droite, soient à l’unisson sur cette question. Battons-nous ensemble contre l’antisémitisme», a également lancé le député de Seine-et-Marne. Ce rassemblement pourrait se tenir place de la République à Paris «dans les prochains jours» selon les souhaits d’Olivier Faure, qui a indiqué qu’il allait contacter les autres organisations politiques pour concrétiser cette idée.