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Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Marche contre l’antisémitisme : LFI se perd dans la caricature

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Ne pas défiler dimanche pour ne pas s’associer au RN, le parti insoumis en avait au fond le droit. Cela n’autorise pas ses commentaires méprisants et calomnieux pour ceux qui ont marché contre l’antisémitisme.
L'esplanade des Invalides, point de départ de la manifestation de dimanche. (Denis Allard/Libération)
publié le 13 novembre 2023 à 12h28

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On avait beau s’y attendre, on a été surpris de la virulence, et pour tout dire de la malhonnêteté des commentaires de plusieurs leaders de LFI – à commencer par ceux de Jean-Luc Mélenchon et son premier cercle – après la marche qui a rassemblé plus de 100 000 personnes dimanche à Paris contre l’antisémitisme. A fortiori parce qu’on y était de bout en bout. Les voir la décrire comme un échec, comme un rassemblement de partisans des massacres à Gaza, comme un déferlement de propos islamophobes, comme un cortège où les journalistes se sont fait agresser, comme une pure opération de blanchiment de l’extrême droite, est au fond assez triste. Cela ne reflète pas la réalité de ce que nous avons vu et ressenti.

L’initiative lancée par la présidente de l’Assemblée nationale et par celui du Sénat, à laquelle l’extrême droite a grossièrement choisi de se greffer, a suscité de nombreux commentaires en amont. Certains étaient bien légitimes, à commencer par le questionnement sur l’opportunité ou pas d’y participer alors que le RN et Reconquête y seraient. C’est à ce titre que plusieurs députés insoumis, par exemple François Ruffin, Alexis Corbière, Raquel Garrido et Clémentine Autain avaient choisi