Elle n’est pas contente. La députée européenne écologiste Marie Toussaint ne s’attendait pas à un grand virage vert du président de la République, malgré ses promesses durant les deux tours de la présidentielle. Des mots en l’air à ses yeux. La nomination d’Elisabeth Borne à Matignon, pourtant ancienne ministre de la Transition écologique, confirme ses craintes. On lui rétorque : «Pourquoi, alors que le gouvernement n’est pas encore en place ?» La cofondatrice de l’association Notre Affaire à tous, à l’origine de la campagne «l’Affaire du siècle», répond à nos questions.
Elisabeth Borne, Première ministre : une bonne nouvelle ?
Cette nomination est incontestablement un symbole pour la cause des femmes, même si le patriarcat politique a de beaux jours devant lui. Sur l’écologie, j’espère que la Première ministre me fera mentir. Cependant, le passé récent nous éclaire : quand on regarde le bilan gouvernemental, c’est affligeant. Comment croire que, soudain, il a été touché par la grâce ? En matière d’écologie, faire du surplace, c’est reculer. Il faut des changements systémiques. Or la campagne d’Emmanuel Macron a montré qu’il continuait à penser qu’on pouvait faire du «en même temps».
Analyse
Ça voudrait dire que le quinquennat est déjà perdu pour la transition écologique ?
C’est le risque, mais on ne doit pas s’y résoudre. Le temps presse. Les mégafeux, l’effondrement de la biodiversité, les zoonoses ou les sécheresses nous indiquent que le vivant est en grand péril