Et si, en fait, Le Pen rêvait secrètement de découvrir les «joies» de Fleury-Mérogis ou de Fresnes ? Ça expliquerait mieux son programme présidentiel de 2022. Condamnée à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour détournement de fonds publics, la cheffe de file des députés RN devra porter un bracelet si l’appel confirme cette sanction. Un aménagement de peine contre lequel la triple candidate à la présidentielle s’opposait pourtant fermement il y a trois ans. L’actuelle députée proposait alors de «supprimer toute possibilité de réduction et d’aménagements de peine». «C’est considéré par les délinquants comme l’impunité totale», avait lâché Le Pen lors du débat d’entre-deux-tours face à Macron en 2022, alors même qu’elle était mise en examen dans cette affaire depuis juin 2017.
A la place, elle préférait revenir à la «certitude de la peine», proposant «une petite peine de cinq jours ou de quinze jours qu’on effectue, plutôt qu’une peine d’un an qu’on n’effectue pas». D’ailleurs, cette «limitation de la possibilité des aménagements et réduction de peine» était toujours présente dans le programme du RN, aux législatives de 2024. A ce point, ça ne peut être qu’un acte manqué. Notons qu’elle parlait de délinquance tout court et non pas spécifiquement de délinquance financière. Mais pourquoi ce qui s’appliquerait à la première ne concernerait pas la seconde ? Car la fermeté et la prison, ce n’est pas que pour les trafiquants de drogue et les agresseurs, si ?