Elle s’y accroche. Marine Le Pen ne veut pas rendre son fauteuil d’élue au conseil départemental du Pas-de-Calais. D’ailleurs, la cheffe des députés RN «est toujours conseillère départementale» et «un recours suspensif a été introduit devant le tribunal administratif», a écrit, mardi 22 avril, sur le réseau social X Steeve Briois, maire frontiste d’Hénin-Beaumont et conseiller départemental du Pas-de-Calais.
La préfecture du département avait notifié la semaine dernière à Marine Le Pen sa démission d’office de son mandat de conseillère départementale. Cette procédure fait suite à sa condamnation le 31 mars à une inéligibilité immédiate de cinq ans dans le dossier des assistants fictifs du parti, qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027, et à quatre ans de prison, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique.
Une décision dans les deux mois
Si la peine d’inéligibilité avec exécution provisoire n’entraîne pas la fin de son mandat de député, elle met cependant fin aux mandats locaux, comme celui de conseillère départementale. Ce que Steeve Briois dénonce comme un fonctionnement qui a «pour effet de rendre définitive une décision de première instance». «Marine Le Pen engage donc une longue bataille procédurale pour garantir ses droits et son honneur après une condamnation que nous trouvons aussi injuste qu’infamante», a-t-il déclaré. Le tribunal administratif de Lille doit statuer dans les deux mois sur ce recours. «Dans l’attente d’une décision définitive par les juridictions administratives, elle reste conseillère départementale», a indiqué le maire d’Hénin-Beaumont.
Fin mars, le tribunal correctionnel de Paris avait estimé qu’elle était au «cœur» d’un système de détournement de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, entre 2004 et 2016. Le montant total des détournements s’élève à 4,4 millions d’euros. Pourtant, les membres du RN, Marine Le Pen en tête, dénoncent depuis le jugement, un procès politique qui «bafoue l’état de droit». L’élue d’extrême droite a fait appel et le procès en deuxième instance devrait se dérouler en 2026, avec une décision qui devrait intervenir à l’été.