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Prospective

Marine Le Pen mise sur une nouvelle dissolution

Devant ses troupes réunies pour leur rentrée parlementaire à Paris, la patronne du Rassemblement national a estimé, samedi 14 septembre, qu’Emmanuel Macron n’aurait pas d’autre choix que de convoquer de nouvelles élections en 2025.
"Espérons que cette mandature soit la plus courte possible", a insisté Marine Le Pen. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 14 septembre 2024 à 12h32
(mis à jour le 14 septembre 2024 à 15h15)

Certains, comme Edouard Philippe ou Jean-Luc Mélenchon, se tiennent prêts à une présidentielle anticipée. D’autres, comme Marine Le Pen, préféreraient de nouvelles législatives. Pour la rentrée des députés du Rassemblement national ce samedi à Paris, la cheffe de l’extrême droite en France a estimé devant ses troupes que la situation politique «ne [pouvait] pas tenir».

«On se retrouve dans un système où c’est celui qui a fait le moins de voix qui est chargé de constituer un gouvernement, a critiqué la présidente du groupe RN au Palais Bourbon, fort désormais de 126 députés. Il reste dix mois et moi je suis convaincue qu’il y aura à l’issue de ces dix mois, ou au printemps ou à l’automne, des nouvelles élections législatives. Espérons que cette mandature soit la plus courte possible», a-t-elle insisté après que Jordan Bardella a, lui, souhaité que les députés RN incarnent entretemps une opposition «constructive» et «influente».

«Oui, le RN a un positionnement plus central et plus important que jamais dans le fonctionnement de nos institutions», s’est réjouie Le Pen, manifestement agacée par les «commentateurs» qui ont signalé sa disparition pendant presque un mois cet été. Centrale dans le jeu politique, la place du RN l’est aussi dans le champ idéologique, a aussi tenté de faire croire l’ex candidate à la présidentielle, selon laquelle tout le programme de son parti peut se décliner selon le triptyque «ordre, justice et progrès», lointain écho à la devise du Brésil, «ordre et progrès», elle-même inspirée du positivisme d’Auguste Comte. Ce qui permet de déplorer tout à la fois le désordre «fiscal», «social» ou «migratoire» et de mettre un crochet en passant aux «associations totalement dévoyées au service des passeurs» parmi lesquelles Le Pen compte la Cimade, qui a gagné mercredi en appel son procès en appel pour diffamation contre la patronne du RN.

Non aux hausses d’impôts

Consultée par Emmanuel Macron pour s’assurer que le RN ne censurerait pas a priori Michel Barnier, Marine Le Pen laisse tout de même son camp expliquer qu’en cas d’annonces de hausses d’impôts lors du discours de politique générale du nouveau Premier ministre, la position de son groupe pourrait évoluer.

«Nous devons rester une opposition constructive dont la seule boussole est l’intérêt du pays et l’intérêt des Français», a soutenu le président du RN, en appelant toutefois ses troupes à «franchir un nouveau cap et devenir une opposition influente». Pour le président du RN, bousculé ces derniers jours par les révélations dans Libération contenues dans un livre sorti le jour de son anniversaire, le «rôle» des nouveaux députés doit être «d’arracher partout des victoires pour le quotidien aussi bien que pour le régalien». De quoi faire oublier, pour l’instant, que c’est dans un autre cénacle que le RN et Marine Le Pen vont devoir batailler : le procès des assistants parlementaires européens présumés fictifs s’ouvre à la fin du mois au Tribunal judiciaire de Paris.

Mise à jour à 15h avec davantage de propos de Marine Le Pen devant les journalistes.