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Voilà bien une phrase dans l’air du temps illibéral et populiste : elle est de Marine Le Pen, ce jeudi sur Europe 1, à propos du jugement définitif dans l’affaire des assistants parlementaires européens, attendu pour le 31 mars : «Si je suis interdite de me présenter», ce sera «profondément antidémocratique». En réalité c’est tout le contraire.
Si le juge constatait qu’aux vues des éléments dont il dispose et après un procès en règle, Marine Le Pen est coupable, mais qu’il décidait, cependant, de ne pas la condamner, alors, voilà qui serait, pour le coup, un déni de démocratie. Si, pour des raisons politiques, parce que la fondatrice du Rassemblement national jouit d’une grande popularité et est promise à un score avantageux (peut-être même victorieux) à la prochaine présidentielle, la justice devait être différente pour elle, cela signifierait que la séparation des pouvoirs n’est plus respectée dans notre pays. On ne peut pas opposer une hypothétique future décision des électeurs à la vérité d’une infraction. D