Il faudrait peut-être commencer à s’interroger. En cette fin 2022, il suffit de poursuivre les lignes politiques pour s’en convaincre : il y a de moins en moins de raisons pour que Marine Le Pen, qui a réussi à masquer son extrémisme dans une communication du vide attrape-tout, ne gagne pas en 2027. Prolongeons donc les lignes, histoire de nous faire peur, un peu comme on fait les comptes de nos dépenses en arrondissant à l’euro supérieur…
La configuration du paysage politique est incroyablement favorable au RN. Marine Le Pen représente la seule force, avec La France insoumise, à propos de laquelle les Français, en pleine crise de défiance envers les gouvernants, peuvent dire «on ne l’a pas essayée». Depuis Jacques Chirac les alternances n’ont pas été le fait de la victoire idéologique d’un candidat mais plutôt de la victoire d’une promesse d’un retour de l’efficacité politique. Nicolas Sarkozy n’a pas été élu parce qu’il était de droite mais parce qu’il a pu faire croire que, lui, avait l’énergie pour en finir avec l’impuissance publique. Il n’a pas gagné contre Ségolène Royal mais en se présentant comme l’inverse énergique de l’apathique Jacques Chirac qu’il qualifiait de «roi fainéant».
A qui le tour ?
Cinq ans plus tard, si François Hollande a battu Nicolas Sarkozy, ce n’est pas parce que la France éta