Dans l’hémicycle du Palais-Bourbon, le consensus mémoriel autour du 17 octobre 1961 n’a été qu’imparfait, ce jeudi 28 mars, raturé par l’opposition de l’extrême droite et de rares abstentions de prudence. Le vote d’une résolution visant la «reconnaissance et la condamnation du massacre» commis cette nuit-là, «sous l’autorité du préfet de police de l’époque, Maurice Papon», comme l’expose le texte, marque pourtant un pas important. Cantonné aux expressions présidentielles, objet de vives querelles entre historiens et militants, le débat autour de cette répression brutale, qui causa la mort d’au moins plusieurs dizaines de personnes, s’est pour la première fois déplacé au Parlement.
Portée par la députée écologiste Sabrina Sebaihi, la résolution prévoit, outre cette reconnaissance symbolique, l’inscription d’une journée de commémoration à l’agenda des journées nationales. Une avancée dont ne voulait pas l’Elysée. Le texte a été voté par tous les groupes de gauche, ainsi que par le groupe macroniste Renaissance et par les indépendants de Liot. Deux députés Horizons (parti d’Edouard Philippe) se sont, eux, abstenus, ainsi que la seule députée Les Républicains présente, Christelle Petex. Sans surprise, les députés RN ont voté contre. Au total, la résolution a été adoptée avec 67 voix pour (11 contre). «C’est un premier jalon de tout ce qu’il reste à faire, se réjouit Sabrina Sebaihi. Il faut que le gouvernement, le président de la République, s’empare du te