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Interview

Mathilde Panot: «Ce n’est pas réservé aux hommes d’être des tribuns»

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La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, dénonce le fait que les femmes qui osent s’exprimer dans l’hémicycle soient facilement qualifiées d’hystériques.
Présidente du groupe insoumis à l'Assemblée, Mathilde Panot regrette son «image de sauvage, de harpie». (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 3 août 2022 à 20h25

L’Assemblée nationale se prépare à voter, le doigt juste au-dessus des trois boutons placés sur les pupitres des députés : «pour», «contre», «abstention». Dans l’agitation, la cheffe de file des insoumis se tourne brusquement pour montrer à son collègue assis derrière elle, encore perdu dans l’hémicycle, où appuyer. Le style Mathilde Panot.

Elue députée du Val-de-Marne en 2017 à moins de 30 ans, Mathilde Panot dirige le groupe insoumis à l’Assemblée depuis que Jean-Luc Mélenchon a quitté cette fonction en 2021. A la tête d’une armée de 75 députés, elle mène la guerre. Les vidéos de ses interventions dépassent le million de vues – un critère de réussite dans le monde insoumis. «Elle n’est pas celle le plus sous les projecteurs des commentateurs publics mais elle a vraiment l’estime des militants», affirme le député insoumis Hadrien Clouet.

Dans une conflictualité assumée, elle pointe du doigt, attaque, et agace. Pendant son discours en réponse à la déclaration de politique générale d’Elisabeth Borne, celle-ci la regardait en faisant non de la tête, atterrée par sa charge. Certains LFI admettent qu’elle a pu aller un peu trop loin, comme