Les jours passent et l’espoir s’amenuise. Alors que le Nouveau Front populaire (NFP) n’est toujours pas parvenu à s’unir derrière un nom pour Matignon, beaucoup pensent qu’il est en réalité déjà trop tard. Depuis le 7 juillet et l’enthousiasme suscité par la coalition mise en place face à l’extrême droite, la gauche s’affaiblit en étalant ses divisions. «Ce sont des ados, gouverner, c’est pour les adultes, enrage un député de gauche. On avait la main pendant quarante-huit heures, mais on a laissé passer notre moment.» Pour mettre Emmanuel Macron sous pression, il fallait aller vite et se montrer soudés. Si la gauche ne surprend pas une deuxième fois en remportant le vote pour la présidence de l’Assemblée nationale, jeudi, la perspective de former un gouvernement s’éloignera encore.
A la table des négociations depuis dix jours, les partis se retrouvent sur le banc des accusés. «Un cartel», se désole-t-on dans tous les rangs du Nouveau Front populaire. «C’est une honte, a regretté le député François Ruffin, ex-LFI qui siégera désormais avec les écologistes. Nos dirigeants ne sont pas à la hauteur des gens qui ont glissé un bulletin de gauche dans l’urne.» «Chacun veut sa part de marché, mais si on se fait voler la victoire, personne ne sera satisfait, se désole une figure de la société civile. Ça fait l’effet d’un pétard mouillé.»
Au fond, chacun n’a cessé d’être ce qu’il est : les insoumis défendant l’union… derrière eux, et accusant le