Les Mahorais vont devoir patienter encore quelques heures de plus. François Bayrou n’arrivera que lundi à Mayotte, et non dimanche comme initialement envisagé, pour une visite de l’île dévastée par le cyclone Chido, fait savoir Matignon ce samedi 28 décembre, sans davantage de précisions sur ce report. Le Premier ministre Bayrou s’envolera dimanche soir pour Mayotte, où il passera la journée de lundi, avant de se rendre en soirée sur l’île de la Réunion, importante base logistique située à 1 435 kilomètres, où il poursuivra sa visite mardi.
Il sera accompagné des ministres d’Etat Elisabeth Borne (Education nationale) et Manuel Valls (Outre-Mer) et des ministres Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux). Les détails de la visite de cette importante délégation ministérielle n’ont pas encore été précisés.
Bayrou se rend à Mayotte «avec la volonté d’apporter des solutions concrètes aux populations sur place sur les questions d’éducation, de santé, d’habitat». Et «avec son expérience d’élu local, qui sait apporter des réponses concrètes, et rapides surtout, pour répondre aux besoins», explique son entourage.
Le bilan humain toujours incertain
Vendredi, dans une lettre ouverte, le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a réclamé «des actes» pour Mayotte au Premier ministre, à qui il reproche également de ne pas s’être rendu «immédiatement» sur place, d’avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national lundi et d’avoir «semblé chercher à relativiser l’importance de la catastrophe».
Nommé Premier ministre le 13 décembre, veille du passage du cyclone, Bayrou avait suscité une vive polémique en se rendant le 16 décembre au conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, après avoir participé en visioconférence à une réunion de crise sur Mayotte.
«Les débris continuent de s’entasser faisant craindre des risques sanitaires, l’eau et la nourriture demeurent rationnés, l’électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l’île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides», a écrit le premier secrétaire du PS, qui interroge également le chef du gouvernement sur «le travail de recensement des personnes décédées».
Des collectifs de citoyens mahorais ont également exigé ce samedi «des réponses concrètes» et immédiates du Premier ministre François Bayrou. Pour se faire entendre avant l’arrivée des membres du gouvernement, une dizaine de personnes se sont en outre réunies ce samedi matin en Petite-Terre, au rond-point d’une route stratégique entre Dzaoudzi, commune d’embarquement pour se rendre par barge en Grande-Terre, et le reste de Petite-Terre, où se situe notamment l’aéroport.
Après le passage du cyclone Chido, le bilan humain sur l’île reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés et plus de 4 000 blessés.