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Libération
Bon vent

Eric Ciotti quitte le parti Les Républicains et sa présidence, mécontent du gouvernement «macroniste» de Michel Barnier

Le désormais ex-président contesté LR se dit déçu ce dimanche 22 septembre de ses troupes ayant rejoint le gouvernement «macroniste» de Michel Barnier, et appelle les volontaires à rejoindre son nouveau mouvement l’Union des droites pour la République (UDR).

Eric Ciotti à l'Elysée, le 26 août 2024. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
Publié le 22/09/2024 à 17h55

Cela valait bien la peine de se retrancher dans son bureau des heures durant. Eric Ciotti a annoncé ce dimanche 22 septembre dans une interview au Figaro quitter le parti Les Républicains et sa présidence. «Je prends acte de la dissolution de l’état-major des Républicains dans la macronie», a justifié l’ancien dirigeant LR controversé pour son alliance avec l’extrême droite aux législatives. «Je quitte une équipe compromise», a-t-il ajouté. Le député des Alpes-Maritimes, qui plaçait «quelques espoirs» en Michel Barnier, digère (très) mal la liste des 39 ministres et secrétaires d’Etat. «Ce gouvernement n’est pas un gouvernement de cohabitation. C’est un gouvernement macroniste, avec quelques LR comme cautions et alibis», a-t-il encore pesté.

Malgré la présence d’une dizaine de figures de la droite conservatrice au gouvernement Barnier, – Bruno Retailleau à l’Intérieur, Annie Genevard à l’Agriculture ou encore Patrick Hetzel à l’Enseignement supérieur – Éric Ciotti n’est toujours pas rassasié. «J’ai du respect pour Bruno Retailleau mais je suis convaincu qu’il n’aura aucune véritable indépendance vis-à-vis d’Emmanuel Macron et très peu de latitude d’action», présage-t-il. En outre, toujours selon Eric Ciotti, «les ministères de l’Immigration et celui de la Laïcité, préalablement annoncés, ont opportunément disparu de la liste finale», tandis que «certains ministres comme Laurence Garnier ont dû changer de portefeuille, car leurs convictions choquaient les bonnes âmes macronistes».

Pour rappel, le parti de droite est arrivé au pied du podium lors des élections législatives de juillet 2024, avec seulement 38 sièges sur 577 (62 si l’on compte ses alliés)…

Enième union des droites

Ce gouvernement de compromis entre la macronie et la droite dure le laisse donc sur sa faim. Et la présence au ministère de la Justice d’un «socialiste» (en réalité, Didier Migaud a quitté le PS voilà 14 ans), n’aide pas à faire passer la pilule. «Ma décision de quitter LR va permettre de refonder une grande famille politique dans la clarté et l’indépendance», rapporte le député sudiste au Figaro. Il appelle tous ceux n’ayant pas rejoint «le gouvernement d’Emmanuel Macron» à rejoindre son mouvement, l’Union des droites pour la République (UDR), ressorti du placard le 31 août dernier. Et apostrophe le maire de Cannes, David Lisnard, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy ou encore Laurent Wauquiez, président du groupe de la Droite républicaine à l’Assemblée nationale et qui a refusé le ministère de l’Economie.

Au Parlement, Éric Ciotti, avec ses alliés du RN compte s’attaquer en priorité à l’immigration, avec en ligne de mire la suppression des allocations familiales et logements «accordés aux étrangers à peine arrivés en France», selon ses mots. «Nous verrons bien si Michel Barnier et Bruno Retailleau soutiendront ces réformes», lance-t-il comme un défi. Une menace à peine voilée de motion de censure contre le nouveau gouvernement.