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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Mélenchon croit consolider son plancher, il baisse son plafond

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La stratégie du leader insoumis, censée lui assurer le vote protestataire, risque surtout de lui aliéner les modérés qui l’avaient rejoint par calcul en 2022.
Jean-Luc Mélenchon à Paris, le 17 juin 2022. (Denis Allard/Libération)
publié le 21 novembre 2023 à 8h00

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Un mouvement politique, c’est un bâtiment en constante rénovation. Le propriétaire doit prévoir et anticiper les changements de météo, les montées des eaux, l’empiètement de son terrain par les voisins, amis ou hostiles. Il doit se préoccuper de la bonne entente entre les colocataires. Le bâtiment doit être à la fois bien isolé et lumineux, aisément accessible, sécurisé mais accueillant, assis sur de bonnes et saines fondations, décoré au goût partagé de tous ses habitants et confortable.

La métaphore BTP est souvent filée pour commenter la politique. On a beaucoup parlé du plafond de verre, cette limite symbolique dans la progression du lepénisme. En raison de ce plafond de verre, lié à l’historique antirépublicain de l’extrême droite, Jean-Marie Le Pen puis Marine Le Pen ne devaient jamais arriver au pouvoir. Un vote de protestation, défouloir, ne pourrait pas devenir un vote assez massif pour gagner une présidentielle ou des législatives. D’ailleurs, malgré son bon score national, le RN n’arrive toujours pas à décrocher de grandes municipalités (il