On reconnaît facilement les anciens trotskistes parmi le personnel politique des grands partis. Il y en a chez les socialistes, chez les macronistes et beaucoup à LFI. Souvent ce passé estudiantin leur a laissé, pour le meilleur, une solide culture historique, un sens de la dialectique aiguisé, une capacité stratégique doublée d’un sens de l’organisation rigoureuse et des capacités oratoires très typées. Les organisations qu’ils ont fréquentées : tant l’Organisation communiste internationaliste (OCI), devenue Parti ouvrier indépendant (POI) pour ce que l’on appelle la branche « lambertiste » du trotskisme - de son fondateur Pierre Lambert - que la Ligue communiste révolutionnaire (devenu entre-temps le Nouveau parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot et Philippe Poutou) pour l’autre branche de culture plus gauchiste, les ont formés avec passion et méthode.
Le trotskisme, c’est avant tout une culture d’assiégé, de minoritaires persuadés d’être l’avant-garde de la révolution. Se sachant forcément groupusculaire, parce que pourchassé par l’ennemi stalinien ou bourgeois, le trotskiste ne s’attache pas particulièrement au respect de la démocratie interne de l’organisation dans laquelle il se trouve. Qu’un petit groupe bien organisé, cohérent et solide soit aux manettes ou pas loin est plus importan