A peine commençait-on à retirer l’épithète «nouveau» devant «Premier ministre» pour qualifier Michel Barnier, nommé le 5 septembre, que cela pourrait déjà passer à «ancien». Après avoir eu recours au 49.3 pour adopter de force le budget de la Sécurité sociale, engageant de fait la responsabilité de son gouvernement, l’actuel locataire de Matignon est en effet en sursis. Deux motions de censure ont été déposées par La France insoumise et le Rassemblement national. Si l’une des deux est votée par la majorité absolue des députés – fixée à 289 voix – lors des prochaines 48 heures, le gouvernement tombera. Michel Barnier d’abord, mais aussi tous ses ministres, de Bruno Retailleau à Annie Genevard. Le Premier ministre deviendrait ainsi le locataire de Matignon avec la plus faible longévité sous la Ve République : 90 jours seulement, si le vote intervient mercredi 4 décembre. Ou 91 jours, si la motion de censure est votée jeudi.
Avec un tel score, l’ancien négociateur du Brexit pourrait alors battre l’actuel détenteur du titre du plus court mandat de Premier ministre de la Ve République : Bernard Cazeneuve. L’ancien chef de gouvernement sous François Hollande était, lui, resté 160 jours en poste, soit 5 mois et 9 jours. L’ex-maire de Cherbourg-Octeville, nommé le 6 décembre 2016 suite à la démission de Manuel Valls, avait en effet quitté son poste le 15 mai 2017 en raison de l’élection d’Emmanuel Macron.
A lire aussi
Sur la troisième place de ce podium que personne n’envie, Gabriel Attal a récemment ravi la place à Edith Cresson, Première ministre sous le mandat de François Mitterrand. Lui a fait moins que son règne de 323 jours. Le plus jeune Premier ministre sous la Ve République n’aura vu le soleil se coucher sur le jardin de Matignon qu’à 240 reprises, du 9 janvier au 5 septembre. Le prochain chef de gouvernement choisi par Emmanuel Macron en cas de censure du gouvernement Barnier fera-t-il mieux ?