Le débat sur les plus précaires s’invite à l’Assemblée et rappelle ses vieilles réalités un peu rances et celles du traditionnel clivage gauche-droite. Mercredi en soirée, pour le troisième jour d’examen des textes sur le pouvoir d’achat, la coalition de la gauche s’est faite la fervente défenseure de la hausse des salaires et des prestations sociales en faveur des plus pauvres, tandis que Les Républicains (LR) ont tenté de passer un amendement retors pour exclure les bénéficiaires du RSA de la revalorisation de 4 % proposée par le gouvernement.
Un coup de gueule d’abord. «Qui a déjà touché 800 ou 900 euros par mois ici ? Personne», a cinglé la députée insoumise Rachel Keke, emblématique gréviste victorieuse de la lutte de l’hôtel Ibis Batignolles, faisant rugir les bancs de la macronie. «Par mois ! Je ne vous ai pas dit par jour !» ironise-t-elle. Et d’accuser : «Vous méprisez les métiers essentiels, ceux qui servent la France.» En début de soirée, seuls les quatre groupes de la Nupes ont voté pour un amendement proposant de passer le smic à 1500 euros net, dans l’article 4 du projet de la loi portant sur la négociation des branches sur les salaires. Dans la foulée, les élus insoumis Manuel Bompard et Antoine Léaument ont dénoncé sur Twitter le vote «main dans la main» du Rassemblement national (RN) et de la majorité.
«Savoir à qui on prend du fric pour le donner à qui»
La soirée se sera enflammée autour d’un autre amendement, celui porté par le député LR Fabien Di Filippo. L’élu de Moselle a proposé