Le mystère du mal n’est pas un fait divers. Faire du meurtre de Lola une illustration particulièrement tragique d’une délinquance qu’un nombre croissant de responsables politiques lient paresseusement à l’immigration, c’est passer à côté du sujet. Affirmer, sans qu’aucun élément ne vienne l’accréditer, que la fillette a été ciblée et tuée par une jeune femme algérienne au motif qu’elle était française est également nauséabond. Avec seulement des nuances de forme, Bruno Retailleau, Jordan Bardella et bien sûr Eric Zemmour entonnent ces jours-ci ce refrain commun.
Si le gourou de Reconquête est seul à parler de «francocide», son unique credo depuis quelques semaines, le président par intérim du Rassemblement national (RN) et nombre de responsables du parti disent peu ou prou la même chose tout en rejetant en façade le néologisme zemmourien. Les uns et les autres essentialisent à dessein le profil de la suspecte mise en examen, tout en soulignant que Lola était «française et chrétienne», avec des accents qui rappellent les outrances verbales ayant