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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Michel Barnier au 20 heures : une opération survie sur le ton du déni

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Gouvernement Bayroudossier
Sur TF1 et France 2 ce mardi 3 décembre, le Premier ministre quasiment promis à une censure mercredi s’est refusé à toute autocritique, notamment sur son choix de répondre en premier lieu aux demandes du Rassemblement national plutôt qu’à celles de la gauche.
Le Premier ministre, Michel Barnier, lors d'une interview diffusée sur TF1 et France 2, à l'hôtel Matignon à Paris, le 3 décembre 2024. (Julien De Rosa /AFP)
publié le 3 décembre 2024 à 22h11

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Etaient-ce les derniers mots d’un Premier ministre se sachant bel et bien condamné à la censure dès ce mercredi 4 décembre, et cherchant d’une certaine manière à maîtriser le récit de sa chute ? Ou l’ultime sursaut d’un homme déterminé à se battre jusqu’au bout et qui y croit encore ? Probablement un peu des deux. Mais alors que sa sortie semble acquise et que cette situation semble l’ulcérer, son propos a bien souvent confiné au déni. Invité mardi soir du journal de 20 heures sur TF1 et France 2, Michel Barnier, dans un exercice inédit pour un Premier ministre, a été d’une certaine manière égal à lui-même. Plus flegmatique que charismatique, et volontiers sentencieux.

Exercice aussi loupé que vain

Pas une once d’autocritique n’a affleuré dans sa bouche, et il a préféré souligner, à raison, l’extrême complexité de la situation politique, mais surtout fustiger l’irresponsabilité de ses oppositions prêtes à faire front commun contre son budget. Prenant l’opinion à témoin, comme lorsqu’il y a quelques jours il avait fustigé grossièrement le «microcosme parisien» pour expliquer l’impasse dans laquelle il se retrouve, il a tent