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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Migrants à Lampedusa : les mots creux du débat sur l’immigration

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Utilisé par la quasi-totalité de nos gouvernants, le poncif «humanité et fermeté» ne dit pas grand-chose, sauf ceci : sur l’immigration, derrière les grands discours, droite et gauche bricolent à peu près les mêmes politiques.
Des migrants sur l'île de Lampedusa, mardi 18 décembre. (Yara Nardi/Reuters)
publié le 21 septembre 2023 à 8h00

Avec «humanité et fermeté» : ce dytique classique est le mantra, à la fois évident et vide de sens, de toutes les majorités successives quand il s’agit de parler d’immigration. Ces derniers jours, à propos des arrivées de migrants à Lampedusa, les déclarations du Président, plutôt empreintes d’humanité, et celles de Gérald Darmanin, marquées du sceau de la fermeté, allaient de pair dans cet exercice mécanique et vain.

Déjà, en 2018, lors de l’épisode de l’Aquarius, ce bateau rempli de plus de 600 réfugiés, refusé par tout le monde et finalement accueilli par l’Espagne, la majorité klaxonnait avec ce deux-tons : le Président refusait que le navire accoste en France (fermeté) mais commandait au député En Marche Aurélien Taché un rapport qui prônait plutôt un accueil plus généreux (humanité). Aurélien Taché a, depuis, quitté la majorité pour rejoindre les rangs de la gauche.

Sucré salé

Ce duo «humanité et fermeté», forcément oxymore,