L’UCO préserve ses «150 ans d’esprit libre». Au lendemain de la publication d’une tribune de plusieurs étudiants sur le site de l’Humanité, le recteur de l’université a décidé mardi 16 septembre de couper les ponts avec son donateur Pierre-Edouard Stérin.
Le 11 septembre, les médias Disclose, la Topette et Reflets.info ont révélé l’existence de ce fonds d’investissement John Henry Newman, financé par le milliardaire d’extrême droite, et son lien avec l’UCO. Dédié au développement de la recherche universitaire, l’investissement représentait 627 000 euros sur les 50 millions de recettes de l’UCO. Il serait à terme monté à 20 millions d’euros en 2030.
L’école comme «terrain de lutte idéologique»
En s’imposant jusque dans les universités, Stérin traduit une volonté «d’assurer la victoire idéologique, électorale et politique d’une alliance entre l’extrême droite et la droite conservatrice en France», ne manquent pas de rappeler les étudiants signataires de la tribune en faisant référence au projet «Périclès» qu’il pilote. Un acronyme de «Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes», par lequel l’entrepreneur tente de mener sa bataille culturelle.
L'édito de Paul Quinio
«Nous ne voulons pas que notre école soit un terrain de lutte idéologique», se sont imposés les étudiants alors que le businessman proche de l’extrême droite finance de nombreux établissements partout en France, d’instituts de formation politique en écoles de journalisme en passant par les restos solidaires des quais de Seine.
Cet été, après que l’Humanité avait révélé les liens entre l’association les «Plus belles fêtes de France» et le milliardaire identitaire, plusieurs communes avaient pris leurs distances avec ce label prônant la perpétuation des «traditions locales». Et en ce début d’année, le club omnisports du Stade Rochelais se retrouvait enrôlé à son insu dans une soirée caritative, organisée fin septembre par le fonds «La Nuit du Bien commun». Encore une structure pilotée par Stérin, prônant «une visée sociale et humanitaire», par laquelle il tente discrètement d’imposer son idéologie.
Extrême droite
Pour les étudiants de l’UCO mobilisés contre son ingérence dans la gestion de l’établissement, la décision de couper les liens avec le milliardaire a permis de «protéger la neutralité et l’indépendance» de l’université.