«S’il vient, on va le caillasser.» Voici la menace qui aurait accueilli Marc Fesneau en Ariège mardi 23 janvier, selon plusieurs sources locales. Ce jour-là, après discussion avec Matignon, le ministre de l’Agriculture fait un aller-retour express depuis la capitale pour se rendre sur les lieux d’un drame : une agricultrice et sa fille de 12 ans mortes à Pamiers, après qu’une voiture a percuté le barrage routier où les paysans faisaient entendre leur mécontentement. Sous le choc, les proches se réunissent loin des caméras dans une salle de la petite commune de Pujols (Lot-et-Garonne), où habitaient les victimes. Et les troupes en deuil refusent catégoriquement de rencontrer le ministre. «Ils l’ont dit préventivement, de toute façon je n’aurais pas été à la commémoration, ce n’était pas ma place, répond celui-ci à Libération, mais je devais me rendre sur les lieux de l’accident, pour apporter mon soutien.»
Depuis dix jours, le vice-président du Modem, réputé pour son caractère affable plus que pour sa poigne, est dans le tourbillon d’une révolte agricole insaisissable. De façon inhabituelle, le