Des manifestations dans toute la France et plusieurs dizaines de milliers de personnes de mobilisées. Ce mercredi, à l’occasion du 1er mai, à Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dans la matinée. A Paris un imposant cortège s’est formé place de la République aux alentours de 14 heures pour rallier la place de la Nation en fin d’après-midi dans une unité assez large, puisque la CFDT et l’Unsa en défilent avec la CGT, FSU et Solidaires.
🎥🔴[THREAD] MOBILISATION DU 1ER MAI
— Le Média (@LeMediaTV) May 1, 2024
Nous sommes en direct de la place de la #République à #Paris pour suivre la traditionnelle manifestation du #1Mai, des dizaines de milliers de manifestants sont présents sur place 🔽 pic.twitter.com/yGegkhzqTY
En fin d’après-midi, la CGT a annoncé que «plus de 210 000 manifestants» ont battu le pavé en France ce 1er Mai (après en avoir annoncé 200 000 dans un premier temps). A Paris, les autorités ont décompté 18 000 personnes quand la CGT en dénombre 50 000 (contre 112 000 selon la police et 550 000 selon la CGT en 2023). C’est nettement moins que l’an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800 000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, dans un contexte de réforme des retraites qui avait poussé les Français à descendre massivement dans la rue. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116 000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100 000 et 160 000) et la CGT 210 000.
12 000 policiers et gendarmes sont par ailleurs mobilisés dans toute la France, donc 5 000 rien que pour la capitale. Les autorités s’attendent globalement à des manifestations «plus apaisées» que l’an dernier. Quelques tensions ont malgré tout éclaté en tête de cortège parisien avec des vitrines et du mobilier urbain vandalisés et une camionnette incendiée. En fin d’après-midi, la préfecture de police annonçait avoir interpellé 45 personnes.
Tensions à Nantes et à Lyon
Avant le départ du cortège parisien, la patronne de la CGT mettait en avant «le refus des politiques de casse sociale» et la défense des libertés, y compris syndicales. La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l’Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment «contre l’austérité», pour l’emploi et les salaires ou encore la paix. Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à «rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses». Sa numéro un, Marylise Léon, devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.
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A l’approche des élections, le 9 juin prochain, plusieurs responsables politiques ont défilé ce mercredi comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêchée de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver «totalement», alors que Glucksmann assure avoir été visé par des militants LFI.
A Marseille environ 3 000 personnes, selon la police, et 8 000 selon la CGT, se sont réunies sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant : «Mobilisés pour la paix et le progrès social.» A Rennes, la manifestation a attiré 1 400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu’à Nantes, ils étaient entre 4 000 et 5 000, a constaté un journaliste de l’AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.
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— Lyon Mag (@lyonmag) May 1, 2024
A Lyon aussi, entre 6 500 (préfecture) et 13 000 (CGT) ont défilé. Au moins 17 personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l’ordre. A Toulouse, ils étaient 3 000, selon la préfecture, 8 000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s’est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. «Stop à la guerre, augmentez les salaires» ou «contre la précarité», pouvait-on lire sur des pancartes.
Mise à jour à 17 h 30 avec les nouvelles estimations nationales de la CGT.