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Morano, Hortefeux, Le Callenec : Les Républicains dévoilent leur liste pour les européennes

La commission nationale d’investiture du parti a approuvé ce mardi matin les places figurant sur la liste de François-Xavier Bellamy. La présence de Nadine Morano en sixième position a suscité de vives critiques.
Au meeting de François-Xavier Bellamy, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 23 mars 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 30 avril 2024 à 11h23

Dans un parti en décrépitude continue, chaque place aux élections coûte désormais (très) cher. Illustration chez Les Républicains, dont la liste a été approuvée ce mardi 30 avril par la commission d’investiture du parti. «Une liste d’équilibre entre le renouvellement et l’expérience, désireuse de forger une nouvelle génération de droite, alliance de figures expérimentées et de nouveaux visages», a communiqué le patron du parti, Eric Ciotti, à l’issue du huis clos.

Concoctée discrètement par ses soins, avec la tête de liste François-Xavier Bellamy et les caciques LR, la liste réserve quelques surprises. Et son lot de déçus. Derrière l’agricultrice Tarnaise Céline Imart, désignée numéro 2 en février, et le général Christophe Gomart en troisième place, le parti a désigné la maire de Vitré (Ille-et-Vilaine) Isabelle Le Callennec à la quatrième place. Filloniste de choc, la conseillère régionale de Bretagne ne s’est pas agitée publiquement pour décrocher son siège. Une discrétion payante. Bien implantée dans l’Ouest, l’ancienne députée apporte également un atout géographique dans une région où Emmanuel Macron a largement séduit depuis 2017 (et déçu depuis), et où le Rassemblement national grignote du terrain.

«Chronique d’une mort annoncée»

Derrière elle, Ciotti offre une place dorée à l’un de ses fidèles, inconnu du grand public : Laurent Castillo. Chirurgien ORL à Nice, il était candidat aux législatives dans les Alpes-Maritimes en 2022, avant d’être battu par Philippe Pradal, député Horizons. Suppléant aux départementales de 2015, Castillo est aussi référent local d’Oser la France, le mouvement de Julien Aubert. Un «petit cadeau de Ciotti» réagit ce dernier, dont la candidature n’a pas été retenue.

Dans le huis clos de la commission d’investiture, le cas de l’eurodéputée sortante Nadine Morano a provoqué des vives critiques. Indéboulonnable, bien que jugée encombrante pour ses propos partagés avec l’extrême droite, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a réussi à sauver sa peau, attrapant la sixième place. Sauvetage également pour Brice Hortefeux, 65 ans, en 7e place. Les deux ont pu compter sur le soutien de Laurent Wauquiez. Plusieurs membres de la CNI, à l’image du sénateur Roger Karoutchi, ont de leur côté dénoncé une liste «plombée» par la présence de ces anciennes gloires du sarkozysme. «C’est le développement durable, on recycle !», se marre un député LR. «Chronique d’une mort annoncée», lâche, elle, une élue régionale membre de la CNI. Lors du vote, treize membres se sont abstenus, dont le président du Sénat Gérard Larcher.

Plusieurs voix se sont étouffées

La sortante centriste Nathalie Colin-Oesterlé récupère, elle, la 8e place. Le responsable des Jeunes LR, Guilhem Carayon, particulièrement actif sur les plateaux télés, occupera la 9e place. En 10, figure Anne Sander. Rétrogradée à une place difficilement éligible au vu des sondages actuels, la députée européenne sortante, reconnue pour son travail au Parlement européen, a pu compter sur le soutien de plusieurs élus en CNI, dont Jean-François Copé. En privé, plusieurs voix se sont étouffées de la voir derrière Nadine Morano, peu réputée pour bûcher sérieusement à Strasbourg. «La seule qui bosse, c’est Sander. Certes c’est pas médiatisé, mais c’est efficace», regrette un député LR. La 11e place est attribuée au sortant Geoffroy Didier, qui se fait donc doubler par Carayon, 24 ans. L’ancienne conseillère de Nicolas Sarkozy Emmanuelle Mignon, nommée en charge du projet au sein du parti, est quant à elle en 12e place.

Autre surprise ressortie des placards de la droite, Frédéric Nihous, ancien candidat de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) à la présidentielle de 2007. Il chope la 13e place. Disparu des écrans radars, le porte-voix de la ruralité avait fait causer de lui en 2011, lors de son annonce de candidature à la présidentielle, en recrutant Bruno Larebière, ancien du journal d’extrême droite Minute et ancien dirigeant du Bloc identitaire, comme conseiller en communication. Le reste des 31 noms dévoilés comporte principalement des élus locaux.