Menu
Libération
Disparition

Mort de Monique Pelletier, ancienne ministre à la Condition féminine de Valéry Giscard d’Estaing

Membre du gouvernement de 1978 à 1981, l’avocate a œuvré pour la criminalisation du viol et la pérennisation de la loi Veil sur l’IVG. Elle s’est éteinte à 99 ans ce dimanche 19 octobre à Neuilly-sur-Seine.

Monique Pelletier à la sortie du Conseil des Ministres au palais de l'Elysée à Paris, le 5 mars 1981. (Patrice Picot/Gamma-Rapho)
Publié le 19/10/2025 à 19h23

Monique Pelletier, ministre déléguée à la Condition féminine sous Valéry Giscard d’Estaing, est décédée ce dimanche 19 octobre à 99 ans à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), a annoncé le ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes. «La France perd une grande voix pour les droits des femmes, pour leur dignité, pour l’égalité. Son engagement a ouvert des conquêtes majeures et laisse un héritage immense», a réagi Aurore Bergé, ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, sur X.

Lors de son passage au gouvernement, comme ministre déléguée à la Condition féminine de 1978 à 1979 puis de la Condition féminine et des Familles de 1979 à 1981, Monique Pelletier a notamment œuvré pour la criminalisation du viol, qui n’était alors qu’un délit, et la pérennisation de la loi Veil sur l’IVG, qui n’était initialement prévue que pour durer cinq années. La native de Trouville-sur-Mer (Calvados) était d’ailleurs apparue aux Invalides en 2017 lors de l’hommage national à Simone Veil avec qui elle avait incarné une nouvelle génération de figures féministes de centre droit, à l’instar de Françoise Giroud.

Toujours active pour les femmes dans ses dernières années

La féministe avait également réussi à faire adopter au Conseil des ministres en janvier 1979 «cinq mesures en faveur des femmes» afin d’intégrer des quotas de femmes sur les listes de candidats aux élections. Son projet de loi, adopté en novembre 1980 par l’Assemblée nationale, n’a finalement jamais été discuté au Sénat où il n’aura jamais reçu le soutien politique nécessaire à son examen.

Nommée par Jacques Chirac en 2000, cette ancienne avocate au barreau de Paris a par ailleurs siégé au Conseil constitutionnel jusqu’en 2004, en remplacement de Roland Dumas, démissionnaire. En 2016, elle avait signé une tribune pour dénoncer l’impunité face au harcèlement sexuel, affirmant avoir été agressée par un sénateur, trente-sept ans après les faits.

Longtemps, la mère de sept enfants a continué à s’exprimer publiquement notamment via son compte X, dénonçant le scandale des Ehpad, s’inquiétant du sort des femmes battues. En 2019, elle affirmait qu’il restait «beaucoup de progrès à faire et de progrès à préserver» concernant le droit des femmes, dans un entretien dans le Point.