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Mort de Bernard Tapie : ecce OM

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Quand il rachète le club pour un franc symbolique en 1986, l’homme d’affaires mort ce dimanche est un ovni à Marseille. Il mène l’équipe à son sommet. Puis au tribunal : en 1993, l’affaire VA-OM révèle des années de corruption et lui vaut un passage aux Baumettes.
Bernard Tapie, à Valenciennes, lors du match qui déclenchera l'affaire OM-VA, le 20 mai 1993. (Jacques Demarthon/AFP)
publié le 3 octobre 2021 à 9h55

C’est une anecdote que Bernard Tapie a racontée au Monde, sorte de vade-mecum de sa première présidence à l’Olympique de Marseille, entre son rachat du club pour un franc symbolique en 1986 et le dépôt de bilan en 1995, consécutif à l’affaire de corruption dite «VA-OM», pour laquelle il a pris huit mois de prison ferme (il en fera un peu plus de cinq). En 1987, Tapie jette son dévolu sur l’attaquant ghanéen Abédi Pelé. Problème : celui-ci a donné sa parole à l’AS Monaco et rechigne à la reprendre. Tapie cornaque alors le joueur : «En général, on fait faire une prise de sang aux joueurs africains. Alors, quand tu vas passer la visite médicale conditionnant ton transfert à Monaco, tu vas refuser, dire que tu ne supportes pas, que c’est plus fort que toi.» En parallèle, l’homme d’affaires file voir un employé de l’OM qu’il tient pour une «taupe» de Monaco au club : «Tu sais, on l’a échappé belle, je n’ai pas pris Abédi Pelé et on m’a dit après qu’il était séropositif.» Tapie raconte qu’ensuite, le gars a balancé comme prévu à Monaco. Libre comme l’air, Pelé a signé à Marseille le lendemain.

Avant les démêlés judiciaires et un combat contre le cancer qu’il aura décidé de médiatiser, profitant de chaque phase de rémission pour se faire le porte-voix de ceux qui souffrent en silence, Bernard Tapie fut un patron de club éruptif, fascinant, portant