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Disparition

Mort de Claude Allègre, ministre de la provocation

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Géochimiste de renom, il a été chargé en 1997 de l’Education nationale dans le gouvernement de Lionel Jospin. Après son passage tumultueux rue de Grenelle, il deviendra la figure de proue du climatoscepticisme en France. Il est mort samedi 4 janvier à 87 ans.
Claude Allègre le 1er septembre 2000. (Philippe Matsas/Opale)
publié le 4 janvier 2025 à 18h41

Les Français ont découvert Claude Allègre en juin 1997 quand son vieil ami Lionel Jospin, Premier ministre de cohabitation, lui a confié le ministère de l’Education nationale. Avec son cou taurin et ses yeux plissés sous d’épais sourcils, le directeur de l’Institut de physique du globe (IPG) de Paris, médaille d’or du CNRS, sortait de l’ombre à 60 ans. Géochimiste, il avait développé des techniques qui permettent de dater l’histoire des roches. Des découvertes qui lui avaient valu d’être récompensé, en 1986, par le prix Crafoord. Délivré par l’Académie des sciences de Suède, il récompense des travaux dans les disciplines scientifiques qui ne sont pas éligibles au Nobel.

Une décennie plus tard, le voilà donc rue de Grenelle, à la tête d’un ministère où il entend exercer son ardeur réformatrice. Dès ses premières prises de paroles, pendant l’été 1997, il rappelle cette évidence qui lui tient lieu de maxime et inspire sa politique : «Nous sommes les descendants de ceux qui n’ont pas traversé l’Atlantique.» Souligner cette évidence, c’est exprimer un regret. Oui, les Français aiment la sécurité et n’ont guère le goût du risque. Ses meilleurs ingénieurs préfèrent hélas faire carrière dans de grandes entreprises publiques plutôt que dans des start-up où s’invente le monde de demain.

Une interview en avril 2000, après son départ du ministère de l'Education nationale

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