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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Mort de Jean-Marie Le Pen : saluer le «combattant» est une faute, combattre ses héritiers reste une nécessité

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Quand le chef de l’Etat et son Premier ministre ne rappellent pas le racisme et l’antisémitisme du fondateur du FN, faut-il y voir une forme de bonne manière à l’égard de sa fille alors que l’avenir du gouvernement Bayrou est pour partie entre ses mains ? On n’ose l’imaginer.
Marine Le Pen et son père en novembre 2014 à Lyon. (JEFF PACHOUD/AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 7h18

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Homme de lettres, François Bayrou a bien mal choisi ses mots pour évoquer la mort de Jean-Marie Le Pen. Le Premier ministre n’a d’ailleurs pas été le seul à ne pas qualifier cette figure majeure de l’extrême droite française pour ce qu’il fut tout au long de sa longue vie, notamment politique : un raciste, un antisémite, un révisionniste, un islamophobe, un ancien tortionnaire de la guerre d’Algérie, un homophobe et un misogyne. Liste non exhaustive et dans le désordre. Se réjouir de son décès, comme l’a notamment fait Philippe Poutou (NPA), n’est probablement pas très élégant, mais en faire, comme le chef du gouvernement, un simple «combattant» adepte de la «provocation» avec lequel il avait des «affrontements sur le fond», voilà une faute. Cette euphémisation apparaît comme une forme de victoire posthume pour celui que les forces républicaines ont toujours tenu à distance.

Emmanuel Macron n’a guère été plus mordant, se contentant d’affirmer que son «rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans relève désormais du jug