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Disparition

Mort de Jean-Marie Le Pen : une vie de provocations

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Du «détail» à «Durafour crématoire», l’ancien président du FN a multiplié les sorties racistes et antisémites durant toute sa carrière politique.
Jean-Marie Le Pen sur le plateau de "L'Heure de vérité", le 13 février 1984. (Laurent Maous/GAMMA-RAPHO)
publié le 7 janvier 2025 à 13h12

Mort à 96 ans mardi 7 janvier, Jean-Marie Le Pen a multiplié les dérapages verbaux en faisant de ses provocations une marque de fabrique, alliant parfois le geste à la parole comme lors des législatives de 1997. Venu soutenir l’aînée de ses filles, Marie-Caroline, candidate dans la 8e circonscription des Yvelines, il s’en prend violemment à la députée socialiste et maire de Mantes-la-Jolie, Annette Peulvast-Bergeal, la poussant contre un mur et tentant de lui arracher son écharpe tricolore en éructant: «On en a marre de vous, vous savez qu’on en a marre ?» Très violente, la scène, filmée, renvoie à la jeunesse du président du FN, quand il n’hésitait pas à faire le coup de poing. Une agression qui lui vaudra une condamnation à deux ans d’inéligibilité.

Mais c’est surtout sur les plateaux de radio et de télé que Jean-Marie Le Pen multiplie les outrances. Celle qui le poursuivra jusqu’à la fin (et qu’il réiterera), sera prononcée en septembre 1987 sur RTL quand il affirmera à propos des chambres à gaz : «Je n’ai pas étudié spécialement la question mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale.»

En 1987 toujours, sur le plateau de l’Heure de vérité, il qualifie les malades atteints du Sida de «sidaïques» qui, pour lui, sont comme des espèces de «lépreux»