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Disparition

Mort de Jean-Marie Le Pen : une fortune tombée du ciel

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En héritant miraculeusement en 1976 de la fortune du richissime Hubert Lambert (et de son manoir de Saint-Cloud), l’ancien président du FN, né sans le sou, a pu mener la vie de château.
Le leader du Front National, Jean-Marie Le Pen, et son épouse Pierrette, posent avec leur chien, le 20 avril 1984 dans le jardin de leur propriété à Saint-Cloud. (Gérard Berréby/AFP)
publié le 7 janvier 2025 à 13h14

Le Pen s’est toujours plu à rappeler ses origines modestes, se vantant même d’avoir été mineur de fond pendant une courte période. Deux faits réels. Des conditions rugueuses de son enfance où «un sou était un sou», le président du FN a gardé un rapport ambigu avec l’argent : craignant d’en manquer, il en dépensait le moins possible et s’arrangeait pour faire supporter à son parti ses dépenses personnelles. En 1976, il héritait de la fortune de l’héritier des cimenteries Lambert, Hubert Lambert, un personnage alcoolique surprotégé par sa mère et accro aux médicaments. Tous deux s’étaient rencontrés dans le Paris de l’après-guerre. Le frêle jeune homme, qui ne sort alors guère de son domaine de Montretout, à Saint-Cloud, est fasciné par l’ancien para d’Indochine et d’Algérie qui devient vite son «grand homme».

Le fils de famille ouvre largement son portefeuille à toutes les organisations d’extrême droite, dont Jeune Nation, celle des frères Sidos. Il finance également le Front national pour l’Algérie française de Le Pen, tout comme le mouvement poujadiste. Hubert Lambert affiche volontiers les idées les plus extrémistes et promet à tous ses amis de passage de les coucher sur son testament. Début 1976, Hubert Lambert, qui siège au comité central du FN créé quatre ans plus tôt, promet à Le Pen d’en faire son seul héritier. Le fils choyé décède le 27 septembre