Le Pen s’est toujours plu à rappeler ses origines modestes, se vantant même d’avoir été mineur de fond pendant une courte période. Deux faits réels. Des conditions rugueuses de son enfance où «un sou était un sou», le président du FN a gardé un rapport ambigu avec l’argent : craignant d’en manquer, il en dépensait le moins possible et s’arrangeait pour faire supporter à son parti ses dépenses personnelles. En 1976, il héritait de la fortune de l’héritier des cimenteries Lambert, Hubert Lambert, un personnage alcoolique surprotégé par sa mère et accro aux médicaments. Tous deux s’étaient rencontrés dans le Paris de l’après-guerre. Le frêle jeune homme, qui ne sort alors guère de son domaine de Montretout, à Saint-Cloud, est fasciné par l’ancien para d’Indochine et d’Algérie qui devient vite son «grand homme».
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Le fils de famille ouvre largement son portefeuille à toutes les organisations d’extrême droite, dont Jeune Nation, celle des frères Sidos. Il finance également le Front national pour l’Algérie française de Le Pen, tout comme le mouvement poujadiste. Hubert Lambert affiche volontiers les idées les plus extrémistes et promet à tous ses amis de passage de les coucher sur son testament. Début 1976, Hubert Lambert, qui siège au comité central du FN créé quatre ans plus tôt, promet à Le Pen d’en faire son seul héritier. Le fils choyé décède le 27 septembre