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Jean-Marie Le Pen, à Nanterre, en janvier 2011.Jean-Marie Le Pen, à Nanterre, en janvier 2011. (Laurent Troude/Libération)

Disparition

Mort de Jean-Marie Le Pen, voyage au bout de l’extrême

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Mort ce mardi 7 janvier à 96 ans, le fondateur du Front national a fait de son nom et de sa famille un empire politique, parvenant à imposer ses combats racistes, xénophobes et identitaires au cœur du débat politique.
publié le 7 janvier 2025 à 12h59

La vraie mort de Jean-Marie Le Pen s’est produite le 20 août 2015. Le jour où le président d’honneur du Front national s’est vu exclu, par sa propre fille, du parti qu’il avait lui-même créé en 1972. Dans la nouvelle direction, il n’y a alors plus ou très peu de visages amis, de compagnons de la première heure, de fidèles ou d’inconditionnels. Beaucoup sont morts, d’autres ont préféré quitter le navire pour ne pas subir l’ascension programmée de la benjamine des trois filles du chef, Marine. Jean-Marie Le Pen, alors âgé de 87 ans, ne peut plus compter que sur l’indéfectible soutien de Bruno Gollnisch, longtemps numéro 2 du parti et dauphin désigné avant d’être déchu par celui qui l’avait pourtant adoubé.

A force d’éliminer ceux qui remettaient en cause son autorité, le vieux chef se retrouve donc isolé face à sa fille, bien décidée à supprimer ce qui constitue, selon elle, le dernier obstacle dans sa marche vers le pouvoir. Pour Le Pen, cette fin de carrière politique ressemble au dénouement d’une tragédie grecque. Un parricide programmé depuis quatre mois, quand il avait remis ça

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