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Disparition

Mort de Marie-France Garaud, le mauvais génie de Chirac

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Conseillère de Georges Pompidou, devenue mentor du futur président au début de son ascension politique, elle a tiré en coulisses les ficelles de la droite française durant toutes les années 1970, défendant un positionnement souverainiste et conservateur de plus en plus strict. Elle est morte le mercredi 22 mai à 90 ans.
Marie-France Garaud, alors candidate à l'élection présidentielle, lors d'une conférence de presse à l'hôtel Lutétia, à Paris, en avril 1981. (Pierre Guillaud/AFP)
publié le 23 mai 2024 à 14h44

Ses admirateurs la décrivent comme «une enracinée», une sorte de Scarlett O’Hara poitevine. Comme la rude héroïne d’Autant en emporte le vent, elle était, plus que tout, attachée à sa terre. Profondément conservatrice, avec son éternel chignon et ses impeccables tailleurs Chanel. Marie-France Garaud est la fille unique et adorée de Marcel Quintard, avoué et conseiller général de la Vienne. A six ans, elle l’accompagne à la chasse au perdreau gris, apprend à reconnaître les traces du gibier. Dans sa retraite comme au temps de sa vie politique, elle aimait se réfugier dans son domaine de Saint-Pompain (Deux-Sèvres), où elle est morte mercredi 22 mai à 90 ans, vaste bâtisse Louis XIII restaurée par ses soins. Elle se plaisait à y conduire son tracteur et à soigner ses chevaux et ses brebis. Depuis sa retraite, elle y passait l’essentiel de son temps. En juin 2020, on apprit à la rubrique faits divers que les gendarmes de la région étaient à sa recherche. Ses proches avaient signalé la «disparition inquiétante» de la vieille dame de 86 ans, partie seule en voiture et souffrant de «problèmes d’orientation». Après une nuit de vaines recherches, elle sera retrouvée le lendemain, trempée et fatiguée, à une quarantaine de kilomètres de son château.

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