Il était «le mauvais génie» de la droite, «l’éminence grise» de Nicolas Sarkozy, responsable du tournant identitaire d’un président de la République qu’il méprisait pour son inculture et dont il enregistrait secrètement les conversations à l’Elysée. L’homme d’une obsession : «faire gagner Maurras», comme l’avait formulé l’ancienne ministre sarkozyste Nathalie Kosciusko-Morizet, au lendemain de la défaite de leur champion en 2012. Un inconnu du grand public, homme de l’ombre, d’influence et de manigances, mais aussi de culture et d’intelligence qui, venu de l’extrême droite la plus traditionnelle, avait su brouiller les cartes et séduire nombre de personnalités politiques et médiatiques de tous bords. Patrick Buisson a été retrouvé mort, à 74 ans, chez lui, aux Sables-d’Olonne, le 26 décembre. Dans cette Vendée militaire, dont il connaissait par cœur l’histoire contre-révolutionnaire, lui, le fils de camelot du roi, biberonné par son père aux écrits de l’Action française.
Preuve de son héritage, droite et extrême droite ont, sitôt le décès connu, entremêlé leurs épitaphes. «Il aimait passionnément la France et son histoire. Il vit avant beaucoup les grands dangers qui menacent notre pays», a écrit sur Twitter (renommé X) le président de LR, Eric Ciotti. «Son esprit parfois provocateur et sa plume acérée manqu