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Libération
Disparition

Mort d’Henri Nallet, ancien ministre de François Mitterrand

L’ancien ministre de l’Agriculture et de la Justice est mort ce mercredi 29 mai. Il avait été placé sous statut de témoin assisté dans l’affaire du Mediator.
Henri Nallet, alors ministre de l'Agriculture, en septembre 1988. (Louis Monier/Gamma Rapho)
publié le 29 mai 2024 à 21h08

Henri Nallet, ancien ministre de l’Agriculture puis de la Justice sous François Mitterrand, est décédé ce mercredi 29 mai à 85 ans, a fait savoir la Fondation Jean-Jaurès, dont il était le président d’honneur. «C’est un grand homme d’Etat que la France perd aujourd’hui», écrit Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et président de la Fondation Jean-Jaurès, dans un communiqué.

Chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique puis conseiller sur les questions agricoles auprès de François Mitterrand, Henri Nallet avait été le ministre de l’Agriculture du président socialiste entre 1985 et 1986, puis entre 1988 et 1990. Il était par la suite devenu garde des Sceaux en 1990, un poste qu’il avait conservé jusqu’en 1992. Il y avait «fait montre de tout son attachement aux questions de justice et de droits humains», souligne Jean-Marc Ayrault. Henri Nallet avait par ailleurs été maire de la ville de Tonnerre, dans l’Yonne, entre 1989 et 1998. Un département dont il fut le député entre 1986 et 1988, puis entre 1997 et 1999. Dans les années 90, il avait accédé «à la vice-présidence du Parti socialiste européen», rappelle également Jean-Marc Ayrault.

«Très triste à l’annonce du décès d’Henri Nallet, compagnon de route de François Mitterrand auquel il apporta son expertise agricole […] Sa finesse nous manquera», a réagi sur X le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

En juillet 2015, sous la présidence de François Hollande, Henri Nallet avait fait, malgré lui, un retour dans l’actualité. Son élévation au rang de commandeur de la Légion d’honneur avait suscité des critiques. Car l’ancien ministre avait dû précédemment endosser le statut de témoin assisté dans l’affaire du Mediator. De juin 1997 à décembre 2008, l’ex-garde des Sceaux avait en effet été salarié du groupe Servier en qualité successivement de directeur chargé du développement international, de directeur général, de directeur des affaires européennes et de conseiller du président. Sur cette période, les magistrats, en charge de l’instruction, ont découvert qu’il avait reçu une rémunération totale de 2,7 millions d’euros, soit 20 000 euros par mois.