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Chez Pol

Mort du pape François : Bayrou met sa laïcité en berne

Le Premier ministre, qui s’était opposé à la mise en berne des drapeaux à la mort de Jean-Paul II en 2005, n’y a cette fois pas vu de problème.
François Bayrou dans la cour de l'Elysée, le 16 avril. (Stephanie Lecocq/REUTERS)
publié le 23 avril 2025 à 9h14

Samedi, pendant que les socialistes regarderont leurs textes d’orientation, les catholiques du monde entier se tourneront vers le Vatican où seront célébrées les obsèques papales. En France, les drapeaux seront mis en berne en l’honneur de François.

On parle bien de François tout court, pas de François Bayrou. Car le Premier ministre devrait être plutôt mécontent. En 2005, lorsque Jean-Paul II calancha, les autorités françaises décidèrent de rendre hommage au souverain pontife et actèrent donc la mise en berne des drapeaux en France, 100 ans pile poil après l’adoption de la loi séparant l’Eglise et l’Etat. Celui qui était alors président de l’UDF s’était opposé à cette décision. «[Cela] ne correspond pas à la distinction qu’il faut faire entre convictions spirituelles et choix politiques et nationaux», disait à l’époque ce fervent catho, cité notamment par l’AFP. Et le même assurait qu’il n’aurait «certainement pas pris une telle décision».

Facile. A l’époque, Bayrou était dans l’opposition et personne ne lui demandait de prendre «une telle décision». A l’époque et comme aujourd’hui, nombre de personnalités politiques s’étaient insurgés d’un tel hommage envers un chef de l’Etat, certes, mais un chef religieux avant tout. Parmi les voix entendues en 2005, celle d’un certain Jean-Luc Mélenchon s’entendait nettement. Le sénateur PS - eh oui - fustigeait un «engrenage» et appelait «les autorités de l’Etat» à faire preuve d’une «laïcité absolument sans ombre, sans demi-teinte».