Ses croix de Lorraine ornaient encore sa cravate et sa veste de costume, le 18 juin 2024, quand le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, rendait hommage aux «Français libres, résistants de la première heure», ceux «qui n‘ont pas hésité, ni douté» à refuser la défaite et le joug de l’occupant nazi. A 101 ans, Jean-Louis Nédelec était l’un des derniers volontaires de la France libre, parti de son Finistère natal à 16 ans pour rallier l’Angleterre. «Sa disparition marque la fin d‘une génération de héros», a écrit ce vendredi 2 mai la ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Patricia Mirallès.
Né en 1923 à Leuhan, un petit village proche de Quimper, Jean-Louis Nédelec n‘est pas encore majeur lorsqu’il se retrouve à Audierne, sur le quai Jean-Jaurès, pour embarquer le 19 juin 1940 sur Ar Zénith, le premier navire civil à rejoindre l’Angleterre. Les Allemands sont déjà à Brest lorsque ce deux-mâts, mis en service en 1939 et qui opère la liaison entre Sein et le continent, jette les amarres. Il est barré par Jean-Marie Menou, un «Poilu» de 1914 et solide marin. L’équipage comprend aussi le matelot Joseph Guilcher, 30 ans, Michel et Gabriel Guéguen, 19 et 16 ans, mécanicien et second.