Sauf retournement improbable de situation, Sébastien Lecornu devrait bien sauver sa peau. Notamment parce que trop peu de députés PS voteront la motion de censure de la gauche, débattue ce matin. Initialement décidés à voter la censure, les cinq élus ultramarins du groupe rose ont perdu un élément rebelle après des discussions avec le Premier ministre. Cela ne laisserait plus que Paul Christophle, qui l’a annoncé dès mardi soir, et peut-être un ou deux autres qui pourraient s’y ajouter, selon les pointages internes. Une députée proche d’Olivier Faure pronostique auprès de Chez Pol : «Ça va être extrêmement minoritaire.»
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Du côté de LR, les censeurs seraient «deux ou trois max», avance-t-on à la direction du groupe... sans «aucune certitude» toutefois. Et sans vouloir préciser les noms de ceux qui pourraient braver la consigne de Laurent Wauquiez – «personne dans le groupe ne peut voter la censure», a prévenu le patron mardi. La députée Alexandra Martin, proche de David Lisnard (qui veut la dém’ d’Emmanuel Macron), fait partie des noms cités ici ou là. Reste à savoir laquelle des deux motions de censure examinées ce matin ils pourraient voter : celle du RN ou celle de LFI, des écolos et des communistes ? On serait tentés de penser que la question est vite répondue. S’ils apportaient leur voix à la motion frontiste (que la gauche ne votera pas), cela éloignerait encore la perspective de voir Lecornu tomber.
Deux voix manquantes chez les écolos et le PCF
L’espoir de l’ex-NFP aurait pu, une nouvelle fois, venir de la vingtaine d’élus Liot. Mais non. Les censeurs y seront «un ou deux max au regard de la dernière réunion de groupe», indique une source chez ces indépendants. Après la déclaration de politique générale, leur orateur Christophe Naegelen avait déjà prévenu que Liot, «très majoritairement, ne votera pas la censure».
S’il y aura bien quelques voix pour la censure chez les non-inscrits (grand maximum cinq), il y aura aussi une légère déperdition chez les écolos (Delphine Batho) et même au PCF (Yannick Monnet). Au total, il devrait donc manquer entre quinze et vingt voix sur les 289 nécessaires à la chute du gouvernement (chiffres non contractuels, seuls les bulletins déposés font foi). Soit un résultat un chouïa plus confortable que pour Elisabeth Borne, sauvée à neuf petites voix près en 2023.
Mise à jour à 10h46 avec la nouvelle position des députés socialistes ultramarins.